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En 2005, une loi prévoyant de rendre accessible les lieux publics était votée. Les principaux concernés, mobilisés ce mercredi, dénoncent la lenteur des mises aux normes. Avec humour.
Dix ans après la loi sur le handicap, quelque 200 personnes, dont de nombreux handicapés, ont protesté mercredi devant l’Assemblée nationale, à Paris, contre les nouveaux délais et l’allègement des normes d’accessibilité.
«Accéder, c’est exister», «Liberté, égalité, accessibilité» : les slogans ornaient ballons et pancartes des membres d’une quarantaine d’associations réunies au sein du Collectif national pour une France accessible et rassemblés sur une place du Président Edouard-Herriot remplie. Des manifestations avaient lieu en parallèle dans une trentaine de villes en régions.
Sur l’estrade, les intervenants se sont succédé, traduits en langue des signes, pour dénoncer les retards de mise en accessibilité des lieux publics, commerces, restaurants et moyens de transport, et interpeller les élus et l’opinion publique. La loi de 2005 prévoyait une échéance de dix ans pour réaliser les aménagements nécessaires. Une ordonnance, qui doit encore être ratifiée, octroie de nouveaux délais, de trois, six ou neuf ans selon les lieux. Cette ordonnance tire les conséquences du fait que l’échéance du 1er janvier 2015, fixée dix ans plus tôt, ne pouvait pas être tenue du fait du retard accumulé depuis 2005.
Sur l’estrade, les intervenants se sont succédé, traduits en langue des signes, pour dénoncer les retards de mise en accessibilité des lieux publics, commerces, restaurants et moyens de transport, et interpeller les élus et l’opinion publique. La loi de 2005 prévoyait une échéance de dix ans pour réaliser les aménagements nécessaires. Une ordonnance, qui doit encore être ratifiée, octroie de nouveaux délais, de trois, six ou neuf ans selon les lieux. Cette ordonnance tire les conséquences du fait que l’échéance du 1er janvier 2015, fixée dix ans plus tôt, ne pouvait pas être tenue du fait du retard accumulé depuis 2005.
La Fédération des aveugles de France a lancé à cette occasion une campagne dans les médias interpellant directement, non sans humour, les responsables politiques. Le visuel ci-dessous contient ainsi des portraits de François Hollande, Nicolas Sarkozy, Marine Le Pen, Jean-Luc Mélenchon, François Bayrou et Cécile Duflot affublés de lunettes de soleil :
La campagne mentionne un sondage TNS Sofres commandé par la Fédération des aveugles de France selon lequel 89% des Français «attendent ainsi davantage d’implication des pouvoirs publics pour améliorer la situation des personnes aveugles ou handicapées visuelles». La fédération a l’habitude d’utiliser l’humour pour faire passer un message. En octobre, un spot publié sur YouTube usait ainsi de références à Star Wars pour sensibiliser l’opinion :
Fin janvier, pour la cinquième année consécutive, la fédération éditait par ailleurs un calendrier transformant lui aussi «hommes politiques, décideurs et “people”» en aveugles. Des images «volontairement provocatrices» qui s’attaquaient, entre autres, à Alain Juppé et Nicolas Sarkozy mis en scène avec cette déclaration :«Motivés pour l’accession au pouvoir, oui ! Pour l’accessibilité, ça reste à voir…»
Une décennie après le vote de la loi, l’évolution promise se fait toujours attendre.«Nous avions bien compris qu’on ne pourrait pas faire autrement, vu les retards, mais nous protestons aussi contre l’allègement des normes, sous prétexte de simplification», affirme Patrice Legrand, président de l’Association Valentin Haüy, au service des aveugles et des malvoyants. Pour Mireille Luque, en fauteuil et venue de Rouen pour l’occasion, «les délais pourraient être rallongés de trois ans, mais pas plus». «Typiquement, avant d’arriver, j’ai déjeuné au restaurant sur la route, il n’y avait pas de toilettes accessibles : ça suffit, nous en avons marre d’attendre depuis quarante ans», ajoute-t-elle.
«On nous dit toujours d’attendre, on a l’impression qu’on se fout de nous», dénonce Pascal Bureau, de l’Association des paralysés de France (APF). Peu avant, une vingtaine de membres du conseil d’administration de l’APF, la plupart en fauteuils roulants, s’étaient installés devant le ministère de l’Ecologie, du Développement durable et de l’Energie, responsable selon eux des blocages actuels en matière d’accessibilité. «Nous avons demandé à être reçus à plusieurs reprises, en vain», a dénoncé Pascale Ribes, vice-présidente de l’APF.
Ils ont quitté les lieux pour rejoindre la manifestation du collectif, après avoir obtenu la promesse d’être reçus par Christophe Sirugue, député PS et vice-président de l’Assemblée nationale depuis 2012, rapporteur d’un précédent texte sur l’accessibilité.
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